
uN PROJET CONTESTÉ
Malgré tout, le projet ne fait pas l’unanimité et l’apparition d’oppositions et de mouvements contestataires ne s’est pas fait attendre.
Du côté italien notamment, est né le mouvement « No TAV », littéralement « non au train à grande vitesse ». Mouvement populaire du Val de Suse qui a vu le jour dès les années 90, aux prémices du projet, les raisons de leur contestation sont nombreuses. Parmi elles, la durée des travaux, trop importante selon eux, qui prévoit pendant plus d’une vingtaine d’années le transit d’un grand nombre de poids lourds pour le transport des matériaux; au niveau financier, les opposants craignent que les coûts dépassent les bénéfices pour un bon nombre d’années, qualifiant le projet de « gouffre financier » ils affirment qu’il faudrait amortir sur de nombreuses années les dettes liées à cette nouvelle ligne. Ils soutiennent également que le trafic de fret routier et ferroviaire est stable depuis 20 ans et que donc rien ne justifie la construction d’une nouvelle ligne. Enfin, ils insistent également sur les possibles problèmes hydrauliques et les nuisances sonores que la nouvelle ligne pourrait engendrer.
En somme, ce qu’ils souhaiteraient c’est que l’accent soit mit sur l’entretien et l’amélioration de la ligne existante pour laquelle l’entretien actuelle laisse à désirer plutôt que la construction d’une nouvelle ligne qui générerait des tas de problèmes nouveaux.
Mais le mouvement « No TAV » n’est pas le seul réfractaire au projet, de nombreux mouvements écologistes ainsi que des partis et figures politiques, aussi bien du coté français qu’italien, se sont également opposés fermement au projet.
L’actuel maire écologiste de Lyon, Gregory Doucet, a clairement fait part de sa position en affirmant "Il ne faut pas insister sur un projet erroné », selon lui « la France a trop peu investi d'argent dans le transport ferroviaire au niveau national. Et maintenant elle veut faire croire que nous relancerons l'activité avec le projet LGV, mais c'est absurde. Si on la valorise, la ligne existante entre Lyon et Turin est suffisante. Donc investissons d'abord là et dans le reste de la France ».
L’ancienne mairesse de Turin, Chiara Appendino, membre du Mouvement 5 étoiles déclarait également « Nous avons toujours été contre le Lyon-Turin, notre position est connue depuis longtemps ».
Mais, le 18 octobre 2021, la capitale piémontaise a vu arriver un nouveau maire à sa tête, Stefano Lo Russo, qui lui déclare: "Pour moi, cette ligne est essentielle afin de connecter Turin avec la France, et l’Europe ».